La lutte anti-validisme reste encore trop peu méconnue
Pour pouvoir prendre position contre le validisme, encore faut-il avoir conscience du phénomène. Le validisme considère comme capable et norme sociale la personne sans handicap et banalise, par conséquent, bon nombre de comportements problématiques.
Définition théorique
Le validisme, c’est quoi ? Le validisme place la personne valide comme norme sociale et comme supérieure aux personnes en situation de handicap, être valide est alors le statut souhaité et souhaitable. Plus théoriquement, il se définit comme un “système d’oppression subi par les personnes handicapées du fait de leur non correspondance aux normes médicales établissant la validité. Un ensemble de capacités seraient attendues d’un corps pour qu’il soit considéré comme humain. L'idéologie validiste postule que les corps non correspondant, jugés handicapés, ont alors moins de valeur. Ils sont naturellement considérés comme inférieurs, et donc discriminables.” (Le Manifeste des Dévalideuses, 2021).
Et en pratique ça donne quoi ?
Le validisme est notamment visible via l’inaccessibilité de nos lieux publics ayant été construits pour la population dite “valide”. Lors des manifestations, des dispositifs sont rarement mis en place pour permettre aux personnes en situation de handicap, d'elles-aussi, faire entendre leur voix. En politique, la thématique est souvent oubliée des programmes ou du moins ne mobilise pas une attention suffisante. Les politicien.ne.s oublient parfois qu’au-delà d’un diagnostic médical, une non-adaptation de la société peut générer moult handicaps et compliquer fortement l’inclusion.
Plus globalement, être anti-validisme c’est lutter contre : “ la médicalisation du handicap, l’objectivation des corps, le misérabilisme, l’infantilisation, la négation de la dignité ” (Audrey Hénocque, 2022).