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Webipairs 7 : Education

Lors de notre septième Webipairs, nous avons abordé la question de l'éducation et du Handicap. Nous avons souhaité nous intéresser à la vision de l'élève et étudiant (celle de nos participant.e.s) et non pas du professionnel (celle du professeur.e).

La séance s’est ouverte par la présentation des participant.e.s. Durant celle-ci, l'un des participant.e.s nous a fait part des problèmes liés à l'éducation qu'il a pu recenser avec le handicap : le stress des parents d'handicapés pour trouver une école adaptée, la dangerosité des transports scolaires pour se rendre à l'école, etc. Cela a ouvert le débat sur les obstacles et les discriminations auxquels ces personnes en situation de handicap sont, encore aujourd'hui, confrontées.

La discussion s’est ensuite organisée selon les dix angles suivants:

  • Présentation d'Autonomia
  • Introduction
  • Tour de table
  • Au niveau de la loi
  • Intégration dans l'enseignement ordinaire
  • Enseignement spécialisé
  • Enseignement à domicile
  • Vos expériences
  • Exemples de solutions
  • Bibliographies

Les idées capitales ressorties lors de ce webipairs sont les suivantes :

Nursing et aide humaine
Il existe un réel problème de nursing et d'accompagnement de l'élève handicapé.e à l'école. En effet, l'enfant handicapé a besoin d'aide pour se rendre aux toilettes plusieurs fois par jour, par exemple. Or, ce n'est pas le rôle assigné du professeur.e et les infirmières n'ont pas le temps de faire les trajets. C'est donc souvent les mamans de ces enfants qui sont contraintes de quitter leur lieu de travail ou le foyer plusieurs fois par jour pour réaliser cette action. Il en découle une discrimination genrée et un coût à la société du temps de travail "perdu" pour ces mères.

Ping-pong Aviq et Fédération Wallonie-Bruxelles

De plus, nos participant.e.s nous ont fait part du débat de financement d'aides à la scolarité entre l'AVIQ et la Fédération Wallonie-Bruxelles. Normalement l'AVIQ intervient en-dehors de l'école. Elle subside des services qui favorisent l’intégration et intervient dans différentes prestations d’aide à la scolarité : intervention dans les frais de matériel nécessaire en classe ou à domicile du fait du handicap, intervention dans les frais de déplacement entre l’école et le domicile etc. Cependant, il persiste de nombreux manquements et une clarification indispensable entre l'AVIQ et la Fédération Wallonie-Bruxelles doit avoir lieu. Pour les personnes en situation de handicap, le plus important est que les besoins soient couverts.

Handicap provisoire

La question du handicap provisoire à l'école a notamment été abordée. Lorsqu'un.e élève ou professeur.e se casse un membre et/ou contraint.e de se déplacer en chaise roulante, l'école n'est pas, dans la plupart des cas, adaptée à cela. Une certaine sensibilisation et des aménagements matériels peuvent être réalisés afin de remédier à cette situation perturbante. Par exemple, qu'en est-il d'un.e élève qui ne sait plus se rendre dans sa classe au deuxième étage en chaise roulante suite à une chute au ski ?

Enseignement ordinaire et spécialisé
En outre, nous avons parlé des richesses du mélange de l'
enseignement ordinaire avec le spécialisé. Certes, les deux sont très souvent séparés et ne communiquent pas entre eux. Le spécialisé, selon les participant.e.s, doit rester une exception car il est compliqué de se réadapter dans l'autre sens dès qu'on y est entré.e. L'inclusion dans la vie devient illusion car nous nous habituons à être encadré.e selon nos besoins spécifiques. Une piste de solution, toujours d'après les intervenant.e.s, serait de fusionner les deux enseignements. Ainsi, en plus d'être un lieu d'apprentissage de savoir-faire et de compétences, l'école serait surtout un endroit où le savoir vivre ensemble et faire société sont appliqués. Même dans l'enseignement ordinaire, il est illusoire de penser que tous.tes les élèves apprennent les mêmes compétences au même moment.

Stéréotypes validistes

Les stéréotypes validistes sont toujours une réalité, en 2022, et les personnes en situation de handicap doivent y faire face lorsqu’ils.elles souhaitent se former. Voici des obstacles auxquelles celles-ci sont confrontées :

  • La différence de services mis en place entre les maternelles, primaires, secondaires et le supérieur : ce dernier est très actif dans l'aide à la scolarité en proposant différents services et statuts spécifiques. L'inclusion commencerait-elle à 18 ans ?
  • Le manquement de sensibilisation à l'handicap, provisoire ou non, à l'école et donc l'absence d'aménagements spécifiques adaptés
  • L'inaccessibilité à l'école pour les parents handicapés
  • Opposer handicap et sécurité n'est pas acceptable par la justice Belge a estimé que la liberté d'accéder est un droit fondamental

Tout ceci génère énormément de stress, d'anxiété et d'organisation pour la personne à handicap dès qu'elle veut se former et s'éduquer en dehors de chez elle.

Au nom de la loi

Enfin, d'un point de vue législatif, il existe un décret de "Mise en oeuvre des aménagements raisonnables et de l’intégration permanente totale" depuis le 17 juin 2021. Il s'agit d'une grande avancée étant donné le fait qu'on y retrouve l'obligation d'aménagements raisonnables pour les personnes à besoins spécifiques sensori-moteurs : déficiences physiques, déficiences visuelles et déficiences auditives. Néanmoins, les personnes à déficiences cognitives ont été ignorées de ce décret. Quid des personnes à handicap mental ?

Nous sommes persuadés que l’intelligence collective nous emmène au-delà de nos limites et de nos perceptions du réel et nous vous remercions pour cet échange riche.