Aller au contenu

Istres : le scénariste Christophe Cazenove anime une gazette BD solidaire

Bien que confiné, le scénariste de BD Christophe Cazenove a trouvé une saine occupation, en partenariat avec l'Hippocampe. Il s'agit de "La gazette du dedans" , un livret de huit pages en couleurs, numériques et gratuit, à télécharger.

Comment avez-vous connu cette association ?
Christophe Cazenove : L'Hippocampe oeuvre pour le développement culturel des personnes en situation de handicap. Cela fait plus de vingt ans qu'elle organise un concours de bandes dessinées à leur intention, en partenariat avec le festival d'Angoulême. Istres, avec l'école Jacqueline-Auriol, y a gagné trois fois, en catégorie "malentendants appareillés". C'est d'ailleurs là que j'avais fait une remise de prix et rencontré la présidente de l'association, Mireille Malot. Elle organise aussi un concours de courts-métrages à Saint-Malo, qui s'appelle "Regards croisés", toujours pour parler du handicap.

D'où est venue cette idée de gazette ?
Christophe Cazenove : Mireille Malot, qui est elle-même concernée par la question du handicap, avec une fille polyhandicapée qu'elle ne peut pas voir actuellement, m'a appelé la semaine dernière, parce qu'elle voulait qu'on envoie des dessins, des coloriages, des activités pour les jeunes et les moins jeunes en situation de handicap, soit dans des foyers ou confinés chez eux. On était quatre copains sur le coup, des personnes bénévoles et motivées pour "désennuyer" les personnes handicapées, comme dit la présidente, qui sont confinées encore plus que les autres et le seront encore plus longtemps. On a préféré lancer une gazette numérique.

Ça s'est vite mis en place.
Christophe Cazenove : On a sorti le premier numéro mardi dernier. Là, on prépare la suite. Il y a plein de choses à faire avec la BD. Le but est de proposer des activités, des jeux, des coloriages, mais aussi, dans chaque numéro, des tutos, des défis, pour motiver les lecteurs, leur donner envie de créer, de dessiner, d'écrire et de nous envoyer ce qu'ils font sur l'adresse mail lagazettedudedans@gmail.com

Il y est question de cadeaux.
Christophe Cazenove : Mon éditeur, "Bamboo", qui est partenaire de l'opération, nous donne accès librement à toutes les pages, tous les jeux qu'il a déjà publiés. Et il offrira des bandes dessinées dédicacées aux gagnants de chaque défi.

Qui y contribue ?
Christophe Cazenove : Il n'y a aucune visée commerciale, évidemment. La gazette est faite par des auteurs du sud, en tout cas pour le noyau dur. La maquettiste, Manon Pennacchi, est aussi istréenne. Domas est un auteur marseillais, Yann Madé est un auteur martégal. Le scénariste Jérôme Derache est de Montpellier. Il y aura un invité chaque semaine. Il y a tous les amis de L'Hippocampe, tous les copains, aussi, qui ont envie d'y participer. Le vice-président est quand même Franck Margerin. Ça fait du bien de faire des choses comme ça.

Comment le diffusez-vous ?
Christophe Cazenove : On en parle autour de nous, sur les réseaux sociaux. On a fait une page Facebook. On espère que ça va être envoyé dans des IME, des MAS, des centres qui accueillent des personnes handicapées. On l'a aussi envoyé aux anciens participants du concours de bande dessinée des trois dernières années. L'association doit envoyer l'info aux municipalités, pour qu'elles la fassent suivre aux établissements concernés et ouverts. Le plus difficile est de faire connaître ce projet aux personnes qui sont dans leur famille.

Vous comptez tenir un rythme hebdomadaire ?
Christophe Cazenove : On va le faire sur ce qui reste d'avril, à savoir ce mardi 28, puis tout le mois de mai. On aimerait aussi poursuivre tout le mois de juin. Tout dépendra des retours, si on sait que c'est lu, qu'il y a des clics sur le lien, qu'on reçoit des dessins ou des textes.

Justement, que faut-il faire pour y avoir accès ?
Christophe Cazenove : Il faut aller sur le site www.hippocampe-culture.fr, où se trouve le lien, en haut de la page d'accueil. C'est là que, tous les mardis, on trouvera le nouveau numéro.

La médiatisation risque d'intéresser d'autres publics.
Christophe Cazenove : Bien sûr, ce n'est pas restrictif. Des enfants valides peuvent participer, même si on fait ça avant tout pour les personnes en situation de handicap, sans mettre de choses trop compliquées. Le but est que cette belle action circule et que ça existe.