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Au Japon, le sombre dossier des stérilisations forcées laborieusement mis au jour

Le Japon confronte son passé avec les stérilisations forcées autorisées par une loi d'après-guerre en 1948. Des centaines de milliers de stérilisations ont été pratiquées, touchant principalement des femmes sans leur consentement, jusqu'en 1996.

L'article met en lumière les stérilisations forcées pratiquées au Japon d'après-guerre en vertu de la "Loi de protection eugénique" de 1948. Cette loi autorisait la stérilisation des femmes souffrant d'un handicap ou d'une grave maladie génétique, ce qui a entraîné de nombreuses stérilisations sans consentement. Des femmes comme Junko Iizuka, âgée de 77 ans, témoignent avoir subi ces interventions sans explications, la privant ainsi de la possibilité d'avoir des enfants et affectant leur vie psychologiquement.

Entre 1948 et 1996, des centaines de milliers de stérilisations et de castrations ont été pratiquées, dont au moins 25 000 sans consentement ou avec un accord forcé. La loi a également servi de prétexte pour discriminer légalement les personnes handicapées.

En 1996, la loi a été abrogée et renommée "Loi de protection du corps de la mère", conservant certaines de ses dispositions, comme l'interruption de grossesse chirurgicale en cas de maladie héréditaire, de viol ou si le fœtus n'était pas viable, avec le consentement de la femme et de son partenaire. Cependant, l'avortement reste en théorie illégale selon le code pénal japonais, sauf dans les cas spécifiés ci-dessus.

La vérité sur les stérilisations forcées n'a émergé que récemment, et Junko Iizuka et d'autres victimes réclament depuis plus de 20 ans des excuses et des dédommagements. Le Japon a initié un processus de reconnaissance et d'indemnisation des victimes en 2019, mais peu de personnes ont déposé des dossiers, souvent parce qu'elles ignorent qu'elles ont été stérilisées malgré elles. Le gouvernement japonais adopte une position controversée, ne souhaitant pas contacter la majorité des victimes et se limite à une indemnité forfaitaire.

Des avocats des victimes désignés cessations comme une « politique d'État violant les droits humains sur la base d'une loi anticonstitutionnelle » et qualifient cela de « la plus grave violation des droits humains commise au Japon après la fin de la guerre ». Le gouvernement soutient que les plaintes devraient être déposées dans les 20 ans suivant les stérilisations, mais cette position est classée comme étant "malhonnête".