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L'accessibilité aux soins médicaux

On le sait, le secteur des soins de santé n’est pas le secteur le plus accessible. Alors que faudrait-il pour améliorer l’accessibilité ? Existe-t-il déjà des protocoles en place ?

couloir d'hôpital

L’enquête du GAMP

Dans un rapport de 2013 réalisé par l’Agence Européenne des Droits Fondamentaux, il est rappelé que le handicap est un des principaux facteurs de discrimination dans le secteur de la santé : le temps de traitement va être plus long, des personnes vont se voir refusée l’accès, le personnels soignants peut être négligeant, etc.

Il n’existe aucune “charte” sur l’accessibilité, ce qui fait qu’il n’y a rien qui est fait entre les hôpitaux afin de fournir l’accessibilité aux personnes handicapées. Les hôpitaux ne possèdent que des procédures propres à leur établissement, il y a un manque cruel d’une procédure centralisée et automatique. Autant pour l’accessibilité dite “dure”, donc les infrastructures, les bâtiments, la mobilité, etc. que l’accessibilité dite “soft”, les professionnels formés, des protocoles d’accueil inclusif, etc.

Si un des deux types d’accessibilité doit être le plus présent, c’est l’accessibilité dure mais malgré cela, les autres handicap, autre que ceux de la mobilité, ne sont pas assez pris en compte.

Cependant, la demande existe.


Le GAMP
(Groupe d’Action pour le Manque de place pour les personnes handicapées de grande importance) a lancé une enquête sur l’accessibilité de nos soins de santé et des hôpitaux. Ce qui en ressort, c’est qu’il y a déjà eu peu de réponses de la part des hôpitaux.

La deuxième chose est l’évaluation des protocoles. Il est important de distinguer :

  • si la mise en place de protocole a été pensé dans l’esprit de l’accessibilité et de l’inclusion des personnes en situation de handicap
  • s’il y a une prise en considération du handicap via des aménagements (comme l’organisation d’un rendez-vous)
  • la prise en charge individuelle dans les hôpitaux. Pour ce troisième point, il ne relève pas directement de l’accessibilité au sens strict car il ne demande pas la formation du personnel ni la “prise en compte systématique du handicap”

Une autre chose qui ressort de cette enquête, c’est qu’il y a peu de procédures mises en place pour les personnes avec un handicap invisible, comme les personnes autistes. Lorsque les procédures sont prévues, c’est soit pour les handicaps physiques, soit à la demande. Pourtant, lors d’une visite aux urgences, il n’est pas possible de préparer le passage à l’avance.

Il est donc clair qu’il manque une procédure commune à tous les hôpitaux quant à l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap.

Les recommandations pour un hôpital accessible :

  • Une guide de bonnes pratiques construit par un organisme fédéral
  • Mettre en place dans les hôpitaux, des protocoles d’accueil et d’interventions pour les personnes avec des problématiques spécifiques
  • Les protocoles doivent fournir : un volet informatif, des conseils pour ceux qui interviennent, une boite à outils pour une bonne communication
  • Ces protocoles doivent venir avec une formation pour les professionnels des hôpitaux et le personnel d’accueil. Dans cette formation, on doit pouvoir retrouver un module sur la sensibilisation aux différents handicaps
  • Il faut que l’accompagnement des familles soit prévu, pour que les visites à l’hôpital ne soient plus traumatisantes pour les personnes en situation de handicap et leurs accompagnants
  • Ces protocoles doivent être mis en place avec l’aide d’associations spécifiques et des experts du handicap

Le rapport complet du GAMP est à retrouver ici

L’enquête du CAWaB

Le CAWaB (le Collectif d’Accessibilité en Wallonie et à Bruxelles) a réalisé une enquête auprès de 124 personnes en situation de handicap notamment sur les questions sur

  • les rendez-vous à l’hôpital
  • le matériel utilisé
  • le transport vers l’hôpital
  • le comportement du personnel soignant

L’enquête a été réalisée deux fois. La deuxième fois portait plus attention aux personnes déficientes intellectuelles car ils étaient sous-représentés la première fois.

Voici les premiers points de l’enquête :

Pour la prise de rendez-vous depuis son domicile :
  • 48% ne sont pas satisfaits
  • les personnes sourdes sont les plus insatisfaites avec 80,77%
  • viennent ensuite les personnes déficientes intellectuelles avec 71,5%

—> il n’y a pas de système qui convient à tous les types de handicap

Le transport vers les services de soins
  • certains hôpitaux ne sont pas très accessibles en transport en commun
  • les transports adaptés sont très souvent chers et l’organisation n’est pas toujours très claire

Stationner

Les hôpitaux ne sont pas tous pourvu de parking avec des places assez grandes, à proximité de l’entrée de l’hôpital ou pas trop cher pour ceux qui doivent s’y rendre régulièrement.

Les infrastructures
  • 60% ne sont pas satisfaits des infrastructures dans les hôpitaux
  • les personnes avec une déficience visuelle sont les plus insatisfaites avec 82,35%
  • viennent ensuite les personnes déficientes intellectuelles avec 64,3%
  • et enfin celles qui ont des difficultés pour marcher et les PMR avec 52,5%

L’accessibilité des consultations
  • 62% des personnes ne sont pas satisfaites
  • en particulier les personnes malvoyantes ou aveugles ou les personnes sourdes

Le matériel de consultation
  • moins de 40% des personnes sont satisfaites des équipements médicaux
  • le reste n’est pas satisfait, notamment les personnes avec une déficience visuelle ou les PMR

Les toilettes

Des toilettes adaptées sont présentes dans certains hôpitaux mais ce n’est pas le cas de tous et souvent en nombre insuffisant. Beaucoup de PMR se retrouvent face à des portes trop étroites.

Les hospitalisations

Un peu plus de 50% n’est pas satisfait.

Les attitudes du personnel

La plupart des membres du personnel sont très gentils mais ont souvent un manque d’informations vis-à-vis du handicap. Le personnel soignant manque de formations sur les différents types de handicap.

Les services “spécial PMR”

Il n’y a pas beaucoup d’hôpitaux qui proposent un service d’accompagnement dédié aux personnes en situation de handicap. La preuve en est que plus de 70% des répondants n’ont pas connaissance de ces services.

D’autres points sont abordés dans le résultat de l’enquête du CAWaB avec des témoignages de personnes en situation de handicap qui ont répondu au sondage. Vous pouvez retrouver toutes les informations ici

On le voit donc bien, beaucoup d’améliorations doivent encore être faites afin de garantir un accompagnement et un service adapté aux personnes en situation de handicap.


#AccessibilitéSoinsDeSanté