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Coronavirus : les personnes avec un handicap et leurs proches demandent des précisions

Les personnes en situation de handicap et leurs proches demandent aux autorités de fournir un calendrier clair autour des possibilités de sortie (ou de rentrée) des personnes résidant dans un service d'hébergement collectif.

Au début du confinement, il y a deux mois, les familles des personnes handicapées étaient confrontées à un sérieux dilemme, situe l'ASBL Inclusion.

Elles pouvaient reprendre à la maison, lorsque cela était possible, un enfant en situation de handicap, sans savoir quand le confinement prendrait fin, ou elles pouvaient laisser leur enfant dans le service qu'il fréquente sans savoir quand elles pourraient le revoir.

Aucune échéance n'a encore été clairement communiquée concernant la possibilité de sortie (ou de rentrée) de ces personnes afin de leur permettre de retrouver, le temps d'un week-end ou de quelques jours, leurs proches qu'ils n'ont pas vu depuis de nombreuses semaines.

"Certaines personnes en situation de handicap intellectuel ou ayant un double diagnostic (handicap intellectuel couplé à une maladie mentale) ont souvent beaucoup de difficultés à comprendre cet éloignement. (...) Cet éloignement prolongé peut avoir des effets très lourds sur la santé mentale de ces personnes pouvant aller jusqu'à une prise en charge d'urgence ou une hospitalisation."

L'ASBL Inclusion demande encore de "prioriser l'accès aux tests pour les personnes en situation de handicap résidant en institution et leurs proches afin de leur permettre la reprise de contacts familiaux essentiels".

Les personnes handicapées parmi les plus touchées par le covid-19

Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (Onu) Antonio Guterres a déclaré mercredi que les personnes handicapées - un milliard d'individus dans le monde - sont parmi les plus durement touchées par la pandémie de coronavirus en termes de décès. "La part des décès liés au Covid-19 dans les maisons de soins - où les personnes âgées handicapées sont surreprésentées - va de 19 % à un stupéfiant 72 %", a déclaré Antonio Guterres dans un message vidéo.

Le Secrétaire général souligne que ces personnes avec un handicap font face à un manque d'informations accessibles en matière de santé publique, à des obstacles pour mettre en place des mesures d'hygiène basiques et des structures sanitaires inaccessibles. S'ils contractent la maladie provoquée par le nouveau coronavirus, "beaucoup sont plus susceptibles de développer de graves problèmes de santé, qui peuvent entraîner la mort", a-t-il ajouté. M. Guterres a lancé un rapport qui recommande une réponse à la crise et une reprise incluant le handicap.

"Même dans des circonstances normales, les personnes handicapées sont moins susceptibles d'accéder à l'éducation, aux soins de santé et aux possibilités de revenus ou de participer à la communauté", poursuit le Secrétaire général de l'Onu. "La pandémie intensifie ces inégalités et produit de nouvelles menaces." M. Guterres a aussi récemment souligné l'impact de la crise sur les personnes âgées et les enfants, qui sont, selon lui, plus à risque de mort, d'abus et de malnutrition durant la pandémie.