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La politique des oubliettes : internement des personnes handicapées mentales et/ou malades mentales

Publication du Livre blanc de l’ANAHM (Association Nationale d’Aide aux Handicapés Mentaux), de Similes (association de familles et amis de personnes souffrant de troubles psychiques) et du Centre pour l’Egalité des Chances.

La place des personnes handicapées mentales et malades mentales internées n’est pas en prison. Ces personnes doivent avoir accès aux apprentissages et aux soins adaptés à leur état et ce, en vue de leur réinsertion progressive dans la société

Selon la loi de défense sociale du 1er juillet 1964, la personne ayant commis un délit ou crime et qui est déclarée « irresponsable de ses actes », fait l’objet d’une mesure d’internement. Cela veut dire qu’elle doit être placée dans un Établissement de défense sociale (EDS) ou, pour des raisons thérapeutiques, « dans un établissement approprié quant aux mesures de sécurité et aux soins à donner ».

Sur le terrain, la réalité est toute autre : par manque de places dans les établissements de défense sociale ou dans les institutions psychiatriques des personnes internées sont maintenues en milieu carcéral alors qu’elles n’y ont pas leur place. Selon le dossier du Standaard des 30 et 31 janvier 2010, le total des internés séjournant dans les annexes psychiatriques des prisons représente environ 10% de la population carcérale.

Contrairement à la durée d’une condamnation, celle de l’internement est indéterminée. Par conséquent, le maintien des internés en prison peut parfois s’étaler sur plusieurs années et ce, alors que le personnel médical et psychosocial y est totalement insuffisant.

Dans la foulée des récentes protestations contre les conditions désastreuses de détention et de travail dans les prisons belges, résultant principalement de la surpopulation carcérale, nous revendiquons pour les internés, une meilleure prévention, une valorisation de la fonction d’expert psychiatre et une homogénéité de traitement selon les différentes commissions de défense sociale.

Nous revendiquons une approche globale et différenciée de la personne, une sortie du milieu carcéral et un accompagnement en soins de santé.

Nous revendiquons un meilleur encadrement en établissement de défense sociale, une garantie matérielle à la réinsertion et la nécessité d’une politique transversale.

Notre livre blanc peut être consulté sur le site de l’ANAHM :
http://www.anahm.be/?action=onderdeel&onderdeel=111&titel=Colloque+%22La+politique+des+oubliettes%22

Vous pouvez également le commander par mail maximilien.lejeune@anahm.be ou par téléphone au 02/ 247 28 22.