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ACU... une méthodologie innovante au service de l'accessibilité

La méthode ACU pour "Accéder" "Circuler" "Utiliser", permet de mesurer l'accessibilité d'un bâtiment.

La méthode de mesure de l'accessibilité ACU (Accéder, Circuler, Utiliser) a été développée par l'ANLH dans le cadre de la base de données Accescity. Cette méthode suit le cheminement réel d'une personne dans un bâtiment, de l'extérieur vers l'intérieur, du bas vers le haut... en abordant les différents aspects qui composent l'accessibilité : les dimensions minimales, bien sûr, mais aussi d'autres éléments tels que les quotas, la signalisation, le type de matériaux ou l'emplacement d'un aménagement par rapport à son environnement.

ACCEDER
La notion d’«accéder à un bâtiment» concerne principalement les abords et les parties communes. Leur aménagement doit permettre un cheminement praticable depuis la voirie ou les installations communes jusqu’au seuil du bâtiment. Pour ce faire, la largeur des passages, la texture du sol, l’emplacement des parkings, les ascenseurs,..., doivent répondre à des normes techniques permettant à chacun d'accéder au bâtiment sans que l'architecture n'y fasse obstacle.

Dans le type d'espaces concernés on retrouve les arrêts de transport en commun, les parkings, les trottoirs, les voies d'accès, les seuils, les halls d'entrées, etc.

CIRCULER
Une fois à l’intérieur du bâtiment, chacun doit pouvoir se déplacer en toute autonomie, sans l’assistance d’un tiers. Pour cela, le cheminement interne doit être accessible et les liaisons entre les différentes fonctions cohérentes et faciles. Les prescriptions à respecter portent sur les déplacements horizontaux, verticaux et obliques, les aires de rotation, d’approche et de circulation.

Sont ici concernés, notamment, les couloirs, les ascenseurs, les escaliers, les rampes intérieures et la signalisation.

UTILISER
L’utilisation de toutes les fonctions du bâtiment - cuisiner, dormir, recevoir des amis, prendre un bain... - doivent être accessibles à tous. Chacun devrait aussi pouvoir ouvrir les portes et fenêtres, et éprouver un sentiment de confort et de sécurité. Les espaces et équipements communs tels que les boîtes aux lettres, les sanitaires, les parkings, les lieux administratifs et d’animations culturelles doivent également être d'un usage pratique pour tous.

Des prescriptions existent pour les différents espaces et équipements à prendre en compte : toilette, salle de bain, salle de douche, chambre, guichet, téléphone public, boîte aux lettres, distributeur de billets, libre service, cabine d'essayage, vestiaire, surface commerciale, auditoire, gradins, salle de restaurant, bassin de natation, bureau, salle de musée, salle de lecture, cantine scolaire, salle de cours,... sans oublier les aspects liés à la sécurité (sorties de secours, alarmes sonores et visuelles, usage des ascenseurs, etc.).
Des questions précises pour chaque aspect à évaluer
La méthode ACU permet ainsi de passer en revue chaque espace d'un bâtiment et de vérifier l'accessibilité de tous les modules qui le composent, en répondant à une série de questions précises qui correspondent aux besoins des personnes dans différentes situations de handicap.

Prenons le cas d'une école, par exemple. Ce bâtiment est composé d'une série d'espaces: classes, auditoires, cantine, toilettes, parkings, etc. Pour évaluer l'accessibilité d'un auditoire, on se servira des modules "classe", "pupitre", "services spécifiques - enseignement", "circulation" et "porte". Et pour chacun de ces modules, on répondra à une série de questions précises correspondant aux besoins des personnes handicapées. Un module spécifique, tel que "porte", se retrouve bien sûr dans divers espaces, mais les questions posées sont invariables.

Un exemple concret : l'accessibilité d'un parking

Dans le cas d'un parking, par exemple, outre les dimensions nécessaires, on notera le nombre de places réservées par rapports à celles prévues pour les personnes valides, mais aussi le type de parking, de revêtement utilisé, etc. :

- Combien y-a-t-il de places de parking réservées pour votre établissement?
- Combien y a-t-il d'emplacement de parking réservé aux personnes handicapées / PMR?
- L'emplacement réservé est-il signalé?
- Type de surface au sol : meuble, non meuble, horizontale, inclinée
- Type de parking : extérieur, couvert, gratuit, payant
- Quelle est la hauteur maximale autorisée du parking couvert?
- Quelle est la largeur de l'emplacement réservé?
- Quelle est la longueur de l'emplacement réservé?
- Y a-t-il une barrière à l'entrée et la sortie du parking?
- Quelle est la hauteur des boutons de commande de la barrière?
- Quelle est la distance approximative entre l'emplacement et l'entrée de votre établissement?
- Le parking est-il relié à la porte d'entrée/de sortie du bâtiment par un cheminement sans obstacle?
- Y a-t-il une possibilité de se garer facilement dans les alentours?
- Quelle est la distance approximative entre le parking le plus proche et l'entrée de votre établissement?


Prescriptions légales et normes souhaitées

Une fois les réponses à ces questions connues, il est possible d'évaluer la conformité de l'aménagement avec, d'une part, la législation en vigueur (norme minimale) et, d'autre part, les normes souhaitées.

A Bruxelles, par exemple, le RRU stipule que "Les parkings des bâtiments visés à l’article 1er et les bâtiments destinés aux parkings comportent au moins deux emplacements de stationnement réservés aux véhicules utilisés par les personnes à mobilité réduite et au moins un emplacement supplémentaire de ce type par tranche de 50 emplacements". La norme souhaitée est quant elle est "2 emplacements réservés et 3 % du nombre total (arrondi à l'unité supérieure)" pour les bâtiments ordinaires, et de "2 emplacements réservés et 6 % du nombre total (arrondi à l'unité supérieure)" pour les bâtiments spécifiques.

Résumé graphique de l'évaluation

Dans le cadre de la banque de données Accescity, des pictogrammes seront utilisés pour permettre une visualisation rapide du résultat de l'évaluation.

Pour aller plus loin
http://www.accescity.be Banque de données Accescity : quand on est une personne à mobilité réduite, il n’est pas toujours aisé de gérer ses déplacements. Encore aujourd’hui, de nombreux bâtiments ne sont pas accessibles et sont dès lors des obstacles à la mobilité et à l’égalité des chances. En attendant que la Belgique se modernise et s’adapte, Accescity fournit aux personnes à mobilité réduite une information de qualité sur l’accessibilité des bâtiments en fonction de leur profil personnel.