Le Dfa peu motivant pour les étudiants en architecture ?
La philosophie du Design for All ou Conception universelle est au minimum abordée dans une majorité de formations en architecture. Mais cette matière suscite-t-elle l'enthousiasme des étudiants ?
La philosophie du DFA est de prendre en compte un grand nombre d’exigences bien définies de l’utilisateur lors du développement de plans urbains, d’architecture et de design industriel. Les besoins de l'utilisateur, qu'ils soient avec ou sans perte de mobilité (par exemple, une personne en fauteuil roulant ou avec un handicap sensoriel, etc.), doivent pour cela être connus des architectes et des designers.
Le projet européen "AAOutils Design for All et architecture" a développé des outils pédagogiques innovants en la matière.
Mais... il s'est avéré que dans le contexte danois de son élaboration, le défi le plus important du projet a tout simplement été de susciter l'intérêt sur le DfA !
Le contexte
Au lancement de AAoutils, l'école d'architecture d'Aarhus proposait un cours sur l'accessibilité depuis plusieurs années. Dans d'autres établissements, le manque de connaissances sur le DFA était criant, même si une documentation abondante était disponible aux Etats-Unis et au Danemark, notamment sur internet. En outre, des cours sont régulièrement proposés au Danemark pour les étudiants en architecture, les architectes, les designers et les urbanistes.
Cependant, ces cours ne suscitent pas un grand engouement. Nombre d'étudiants et d'enseignants estiment en effet que la philosophie sous-jacente au DfA réduit les possibilités de créer des projets saisissants d’un point de vue architectural.
L'expérience pratique démontre pourtant l'inverse : un nombre de plus en plus important de plans urbains, d’immeubles et de produits utiles allient un haut degré de sens esthétique et d’aspect d’utilité générale. Le musée du Louvre en est un bon exemple. Une construction ancienne, classique, située au cœur de Paris, qui a subi des travaux de rénovation et de reconstruction. A l’intérieur de la frappante pyramide en verre, le bureau d’architecture Pei Cobb Freed &Partners a réalisé plusieurs modalités de déplacement d’un étage à l’autre. Le bel escalier en spirale est tellement spacieux qu’il y a de l’espace pour un ascenseur circulaire qui peut, si nécessaire, s’élever depuis le sol. Ceci est un bon exemple qui tient compte des besoins des personnes à mobilité réduite tout en étant utile à d’autres catégories de personnes.Cet élément est par ailleurs devenu un élément architectonique frappant dansla salle.
Processus mis en oeuvre
Les organisateurs du projet ont donc invité les étudiants de plusieurs sessions à participer à trois ateliers dans le cadre du Département d’Architecture et de design de l’Université de Aalborg.
Premièrement, les participants au projet devaient fournir les raisons du manque d’intérêt de la part des étudiants et mettre un place un cours qu'ils jugeaient intéressant.
Deuxièmement, ils ont du contribué à un processus qui a focalisé l'attention sur le DfA.
Les participants ont établi un questionnaire suivi d’une interview de leurs collègues étudiants. L'analyse des résultats récolté mènent à un certain nombre de conclusions utiles qui se reflètent dans la brochure élaborée à destination des étudiants et enseignants des écoles de design et d'architecture.
Un constat important : les étudiants ayant participé aux ateliers ont changé leur mode de pensée vis à vis du DFA et influencé l'attitude de leurs collègues. Ainsi, les ateliers ont permis une sensibilisation accrue par rapport au sujet.
Quelques facteurs limitants et pistes de solutions
Par ce travail avec le groupe d'étudiants, trois aspects ont été identifiés comme essentiels pour comprendre l'intérêt des étudiants :
- un réel manque de connaissances de la part des étudiants et des enseignants au sujet du DfA. Ce manque provoque une incompréhension face aux problèmes que peuvent vivrent des personnes avec des difficultés motrices;
- lorsque l'on parle de DfA, les étudiants imaginent des solutions intermédiaires peu attrayantes aussi bien en ce qui concerne l’accès au bâtiment que les informations relatives aux aides et aux appareils. Il y a une demande pour de bons exemples d’urbanisme, d’architecture et de design industriel en relation avec le DfA. L'attitude générale change lorsque l'on met les étudiants en relation avec les différents groupes d'usagers et que l'on stimule leur inspiration par de bons exemples de DfA. Les exemples peuvent être montrés dans le cadre des cours basés sur une approche pédagogique expérimentale.
- évidemment, les enseignants doivent manifester de l'intérêt pour le DFA et soutenir les étudiants lorsqu'ils utilisent cette dimension dans leurs projets.
Un exemple de pédagogie expérimentale appliqué au DfA
1. On examine la philosophie et on étudie un cas qui montre que les designers et les architectes doivent être capables de faire plus que de consulter la législation et les standards. Tout est présenté sous la forme d’un défi de design. Un représentant d’une organisation de personnes handicapées présente ses souhaits et ses problèmes dans la vie quotidienne par rapport au DfA.
2. Chaque groupe reçoit un “mini-projet”. Les groupes ont 4 heures à leur disposition pour réaliser le projet.
Exemple de mini-projet: une personne en fauteuil roulant doit se déplacer à partir de la rue b jusqu’au café Top situé sur la rue c et prendre un café avant de revenir. Pendant le déplacement, le groupe doit se concentrer sur les problèmes qui peuvent se produire et réfléchir aux éventuelles solutions. Le groupe a à sa disposition un itinéraire, un mètre ruban, un fauteuil roulant et une caméra digitale.
Les groupes analysent leurs remarques et préparent une présentation (2 heures)
3. Les groupes présentent leurs projets en séance plénière et reçoivent un feed-back de la part des enseignants et des autres étudiants. Les groupes rédigent une proposition pour un cours avancé (1 heure).
Pour aller plus loin :
Résultats du projet AAoutils, section "Outils formateurs"
Brochure : La brochure présente une introduction au Dfa et des exemples de design urbain, architectural et de produits qui suscitent des interrogations à prendre en considération. Elle contient en outre un exemple de projet de recherche et un cours introductif.
Le projet européen "AAOutils Design for All et architecture" a développé des outils pédagogiques innovants en la matière.
Mais... il s'est avéré que dans le contexte danois de son élaboration, le défi le plus important du projet a tout simplement été de susciter l'intérêt sur le DfA !
Le contexte
Au lancement de AAoutils, l'école d'architecture d'Aarhus proposait un cours sur l'accessibilité depuis plusieurs années. Dans d'autres établissements, le manque de connaissances sur le DFA était criant, même si une documentation abondante était disponible aux Etats-Unis et au Danemark, notamment sur internet. En outre, des cours sont régulièrement proposés au Danemark pour les étudiants en architecture, les architectes, les designers et les urbanistes.
Cependant, ces cours ne suscitent pas un grand engouement. Nombre d'étudiants et d'enseignants estiment en effet que la philosophie sous-jacente au DfA réduit les possibilités de créer des projets saisissants d’un point de vue architectural.
L'expérience pratique démontre pourtant l'inverse : un nombre de plus en plus important de plans urbains, d’immeubles et de produits utiles allient un haut degré de sens esthétique et d’aspect d’utilité générale. Le musée du Louvre en est un bon exemple. Une construction ancienne, classique, située au cœur de Paris, qui a subi des travaux de rénovation et de reconstruction. A l’intérieur de la frappante pyramide en verre, le bureau d’architecture Pei Cobb Freed &Partners a réalisé plusieurs modalités de déplacement d’un étage à l’autre. Le bel escalier en spirale est tellement spacieux qu’il y a de l’espace pour un ascenseur circulaire qui peut, si nécessaire, s’élever depuis le sol. Ceci est un bon exemple qui tient compte des besoins des personnes à mobilité réduite tout en étant utile à d’autres catégories de personnes.Cet élément est par ailleurs devenu un élément architectonique frappant dansla salle.
Processus mis en oeuvre
Les organisateurs du projet ont donc invité les étudiants de plusieurs sessions à participer à trois ateliers dans le cadre du Département d’Architecture et de design de l’Université de Aalborg.
Premièrement, les participants au projet devaient fournir les raisons du manque d’intérêt de la part des étudiants et mettre un place un cours qu'ils jugeaient intéressant.
Deuxièmement, ils ont du contribué à un processus qui a focalisé l'attention sur le DfA.
Les participants ont établi un questionnaire suivi d’une interview de leurs collègues étudiants. L'analyse des résultats récolté mènent à un certain nombre de conclusions utiles qui se reflètent dans la brochure élaborée à destination des étudiants et enseignants des écoles de design et d'architecture.
Un constat important : les étudiants ayant participé aux ateliers ont changé leur mode de pensée vis à vis du DFA et influencé l'attitude de leurs collègues. Ainsi, les ateliers ont permis une sensibilisation accrue par rapport au sujet.
Quelques facteurs limitants et pistes de solutions
Par ce travail avec le groupe d'étudiants, trois aspects ont été identifiés comme essentiels pour comprendre l'intérêt des étudiants :
- un réel manque de connaissances de la part des étudiants et des enseignants au sujet du DfA. Ce manque provoque une incompréhension face aux problèmes que peuvent vivrent des personnes avec des difficultés motrices;
- lorsque l'on parle de DfA, les étudiants imaginent des solutions intermédiaires peu attrayantes aussi bien en ce qui concerne l’accès au bâtiment que les informations relatives aux aides et aux appareils. Il y a une demande pour de bons exemples d’urbanisme, d’architecture et de design industriel en relation avec le DfA. L'attitude générale change lorsque l'on met les étudiants en relation avec les différents groupes d'usagers et que l'on stimule leur inspiration par de bons exemples de DfA. Les exemples peuvent être montrés dans le cadre des cours basés sur une approche pédagogique expérimentale.
- évidemment, les enseignants doivent manifester de l'intérêt pour le DFA et soutenir les étudiants lorsqu'ils utilisent cette dimension dans leurs projets.
Un exemple de pédagogie expérimentale appliqué au DfA
1. On examine la philosophie et on étudie un cas qui montre que les designers et les architectes doivent être capables de faire plus que de consulter la législation et les standards. Tout est présenté sous la forme d’un défi de design. Un représentant d’une organisation de personnes handicapées présente ses souhaits et ses problèmes dans la vie quotidienne par rapport au DfA.
2. Chaque groupe reçoit un “mini-projet”. Les groupes ont 4 heures à leur disposition pour réaliser le projet.
Exemple de mini-projet: une personne en fauteuil roulant doit se déplacer à partir de la rue b jusqu’au café Top situé sur la rue c et prendre un café avant de revenir. Pendant le déplacement, le groupe doit se concentrer sur les problèmes qui peuvent se produire et réfléchir aux éventuelles solutions. Le groupe a à sa disposition un itinéraire, un mètre ruban, un fauteuil roulant et une caméra digitale.
Les groupes analysent leurs remarques et préparent une présentation (2 heures)
3. Les groupes présentent leurs projets en séance plénière et reçoivent un feed-back de la part des enseignants et des autres étudiants. Les groupes rédigent une proposition pour un cours avancé (1 heure).
Pour aller plus loin :
Résultats du projet AAoutils, section "Outils formateurs"
Brochure : La brochure présente une introduction au Dfa et des exemples de design urbain, architectural et de produits qui suscitent des interrogations à prendre en considération. Elle contient en outre un exemple de projet de recherche et un cours introductif.