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Faire de son habitation un logement accessible, adaptable ou adapté !

Communiqué de presse de Jean-Marc Nollet

Pouvoir rester dans son habitation même lorsqu’on a développé un handicap ou que la mobilité devient plus difficile avec l’âge, c’est l’ambition de l’arrêté adopté par le Gouvernement wallon relatif au logement accessible, adaptable et adapté. Les Ministres du Logement et de l’Action sociale posent là un geste fort et montrent leur préoccupation par rapport aux personnes invalides et aux personnes âgées.

C’est une première en Belgique ! La Wallonie se dote d’un cadre réglementaire avec toute une série d’indications techniques pour faire de son habitation un logement accessible, adaptable ou adapté. Désormais, au moment de construire son habitation, il sera possible d’anticiper une perte d’autonomie temporaire ou définitive (grossesse, accident, handicap, vieillesse, …) en intégrant dès le départ des aménagements simples (largeur des portes, la planéité du sol, …).

Le logement adaptable est une réponse appropriée pour celles et ceux qui souhaitent pouvoir rester chez eux même en cas de perte d’autonomie. Adapter ce type de logement en cas de perte de mobilité se fera en quelques jours, sans travaux lourds et sans coût important.

L’arrêté approuvé par le Gouvernement wallon précise donc toute une série d’indications techniques et précises telles que l’espace minimum entre les deux chambranles d’une porte, les dimensions d’un WC, etc. Le tout peut être transformé et aménagé par des cloisons ou des éléments amovibles. Ces adaptations futures concernent les pièces de vie indispensables à l’autonomie d’une personne, telles qu’une cuisine, un séjour, une chambre, une salle de bains et un WC, toutes accessibles et sur un même niveau.

Les principes du logement adaptable :
-Sol sans entrave,
-Ni marche, ni ressaut,
-Absence d’obstacle,
-Aires de manœuvre suffisante (rotation d’une chaise roulante),
-Largeur de passage suffisante (largeur de portes, espacement entre le mobilier…),
-Accès aux commandes (interrupteurs, prises,...),
-Prévention des dangers,
-Confort,
-Aménagement évolutif
La Wallonie montre l’exemple et les futurs logements publics devront comporter 30% de logements adaptables pour répondre concrètement à l’enjeu du vieillissement de la population.

Si la conception du logement intègre les principes du logement adaptable avant de le construire, les surcoûts sont mineurs. A titre d’exemple, pour ses logements publics, la Région Wallonne a prévu un surcoût de 2.000 euros pour un logement d’une chambre, 2.500 pour un logement de deux ou trois chambres et 3.000 euros pour un logement de quatre chambres.

L’arrêté a été réalisé en collaboration avec le secteur de la construction (CCW) et les associations représentatives des personnes en situation de handicap (Gamah) qui ont également participé avec l’Union Wallonne des Architectes à une phase pilote dans le cadre de l’appel à projets « construire avec l’accessibilité ».
Pour qu’un logement soit considéré comme « accessible », il faut que depuis le parking ou le trottoir public, les voies d’accès telles que les portes d’accès à l’immeuble, les couloirs ou la distribution des étages permettent à une personne à mobilité réduite, éventuellement en chaise roulante, d’accéder jusqu’au logement concerné. En Wallonie, depuis les années 1990, tous les immeubles à appartements multiples doivent répondre à des critères techniques précis qui ont pour objectif de rendre un maximum de logements accessibles. Dans la pratique, il faut malheureusement constater que cette obligation est rarement suivie d’effet sur le terrain. Il suffit qu’il y ait une marche pour pénétrer dans l’immeuble pour que l’objectif d’accessibilité ne soit pas atteint.
Dès l’origine de sa construction ou de sa rénovation, un logement « adaptable » est un logement « accessible » qui est aisément transformable en un logement adapté aux besoins spécifiques d’une personne à mobilité réduite de manière à lui permettre d’y circuler et d’en utiliser toutes les fonctions de manière autonome. L’adaptation se fera par des travaux simples ne touchant ni aux structures, ni aux aires et réseaux communs des bâtiments et sans diminuer le nombre de pièces principales.
Un « logement adapté » est conçu ou aménagé en fonction du handicap spécifique d’une personne. Il peut, par exemple, être équipé d’une baignoire accessible par un lève-personne.
Actuellement, de nombreuses personnes proches de la retraite ou des pensionnés sont à la recherche de logements adaptables. Le marché de l’immobilier semble en tirer les conséquences puisque certains promoteurs commencent à intégrer ce type de paramètres dans leurs réalisations. Ce mouvement est cependant encore trop peu répandu pour répondre aux besoins du futur proche. Investir dans un logement adaptable, c’est aussi investir intelligemment du point de vue financier !