Aller au contenu

Sexualité et handicap : briser les tabous pour un meilleur accompagnement

Comment mieux intégrer la question de la vie intime des personnes en situation de handicap dans les soins ? Un séminaire organisé par le centre hospitalier de Plaisir a rassemblé des experts et professionnels de santé pour ouvrir le dialogue.

Un sujet encore trop peu abordé

La vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap reste un sujet souvent ignoré dans le domaine médical, bien qu’il fasse partie intégrante de leur bien-être. Face à ce constat, le centre hospitalier de Plaisir a organisé une journée d’échange réunissant 180 professionnels de santé afin de mieux comprendre les enjeux liés à la sexualité des patients en situation de handicap et leur offrir une prise en charge plus adaptée.

Pour Cécile Omnès, présidente de la Commission médicale de l’établissement, cette réflexion est essentielle : « C’est une thématique délicate, mais indispensable à aborder pour améliorer la qualité de vie des patients. »


Des défis concrets pour les soignants

Les équipes médicales se retrouvent régulièrement confrontées à des situations où la question de la sexualité se pose sans avoir forcément les outils nécessaires pour y répondre. Parmi les problématiques soulevées lors du séminaire :

  • Comment évoquer ce sujet avec les patients concernés ?
  • Quelles structures existent pour les accompagner ?
  • Comment réagir face à des comportements inappropriés ou des situations de vulnérabilité ?

Afin d’éclairer ces questions, des experts ont apporté des clés de compréhension sur des notions essentielles comme la santé sexuelle, l’intimité et le consentement. Plusieurs associations spécialisées, dont Intimagir et Handigynéco, ont également présenté leurs initiatives visant à informer et accompagner les personnes en situation de handicap sur leur vie intime et affective.

« J’ai pu découvrir des ressources vers lesquelles orienter les patients et obtenir des repères clairs sur ces thématiques », témoigne Agathe, infirmière en psychiatrie de crise.


Vers des actions concrètes au sein des établissements de santé

L’un des objectifs majeurs de cette journée était d’encourager la mise en place de projets spécifiques sur cette thématique au sein des établissements de soins. « Cette journée doit être un déclencheur pour développer de nouvelles initiatives », explique Britt Leblanc, cadre de santé au CH de Plaisir.

Changer les mentalités et déconstruire certains préjugés est une priorité pour permettre une prise en charge plus adaptée. Trop souvent, les personnes en situation de handicap sont perçues comme asexuées ou privées de leur droit à une vie affective épanouie. Ce manque de reconnaissance peut aussi les exposer à des risques accrus, notamment en matière de violences sexuelles.

Comme l’a rappelé Alexis Gannat, sexologue et éducateur spécialisé, les femmes en situation de handicap sont deux fois plus susceptibles d’être victimes de violences sexuelles que celles qui ne le sont pas. Un chiffre alarmant qui souligne l’importance de sensibiliser les soignants et d’adapter leurs pratiques pour mieux accompagner ces personnes.


Un pas vers une meilleure prise en compte des besoins

Reconnaître la sexualité des personnes en situation de handicap comme un enjeu de santé publique est essentiel pour garantir leur bien-être et leur autonomie. Ce séminaire marque une étape dans cette démarche, en ouvrant le dialogue et en encourageant des initiatives concrètes pour mieux intégrer cette dimension dans l’accompagnement des patients.

Il reste désormais à transformer cette réflexion en actions durables, afin d’offrir aux personnes concernées un véritable accès à l’information, au respect et à un accompagnement adapté à leurs besoins.


#Accessibilité #Handicap #Santé #Sexualité #Sensibilisation #Accompagnement #VieAffective #DroitsDesPatients #France #Plaisir

La source ici