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« On n’est pas autistes » : une phrase choc qui crée le tollé

Lors du journal télévisé de France 2, le nouveau ministre du Travail Jean-Pierre Farandou a prononcé l’expression « on n’est pas sourds, on n’est pas autistes », suscitant une vague d’indignation. Il présente ses excuses, mais la polémique persiste.

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Alesia Kozik © Pexels

1. Le contexte et la phrase à l’origine du scandale 

Le mardi 14 octobre, lors du 20 heures animé par Léa Salamé sur France 2, le ministre du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou, était invité à commenter la suspension jusqu’en 2028 de la réforme des retraites, annoncée quelques instants auparavant par le Premier ministre.
Pour justifier le choix politique, il déclare notamment :

« Mais on n’est pas sourds, on n’est pas autistes, on voit bien qu’elle passe mal cette réforme ». 

Ces mots ont immédiatement été dénoncés comme une expression « validiste » — c’est-à-dire une parole stigmatisante envers les personnes en situation de handicap, en l’occurrence les personnes autistes. 

France 2 a par la suite supprimé le tweet officiel de l’émission contenant cette phrase. 


2. Réactions et condamnations

La phrase a déclenché une vague de réactions indignées : associations, personnalités politiques et défenseurs des droits des personnes handicapées ont condamné l’expression. 

Le Collectif Handicaps, qui regroupe 54 associations nationales, a demandé au ministre d’« éviter d’utiliser le terme ‘autiste’ à tort et à travers » :

« Ce serait bien effectivement que le ministre des Solidarités évite d’utiliser le terme “autiste” à tort et à travers ! » 

La députée écologiste Marie-Charlotte Garin a réagi sur X (ex-Twitter) :

« Être autiste n’est pas une incapacité à comprendre les choses. C’est une particularité neurodéveloppementale, pas un défaut d’intelligence ou d’empathie… Ces mots blessent, stigmatisent, perpétuent des clichés, et participent à l’exclusion des personnes autistes. » 

De son côté, la députée LFI Anaïs Belouassa Cherifi a dénoncé le propos comme un « mépris validiste répugnant ». 

D’autres élus et militants, comme la secrétaire nationale du PS Samira Laal, ont rappelé que « le ministre ne comprend rien et méprise […] les personnes en situation de handicap ». 

 

3. Les excuses du ministre et l’enjeu du langage

Tard dans la soirée, Jean-Pierre Farandou a publié un message sur son compte X pour présenter ses excuses :

« En utilisant le terme d’autiste, mes propos ont blessé et ce n’était pas mon intention. J’en suis sincèrement désolé et je présente mes excuses. » 

Mais cette réaction n’a pas calmé la polémique : beaucoup estiment que le langage employé par une personnalité publique, et a fortiori un ministre des Solidarités, doit être exemplaire, surtout quand il s’agit de question de handicap et d’inclusion. 

Cette affaire rappelle combien les mots comptent politiquement et socialement. L’« autiste » comme métaphore de l’incompréhension ou de la surdité est une figure rhétorique dangereuse, qui fait écho à des représentations erronées et blessantes pour les personnes autistes.

Elle illustre aussi la fragilité des bonnes pratiques en matière de respect et de dignité dans le débat public. Les responsables politiques sont amenés à mesurer non seulement ce qu’ils disent, mais la manière — et à comprendre que certaines analogies sont lourdes de conséquences.


 Sources

  • « On n’est pas autistes » : Le ministre Jean-Pierre Farandou choque avec cette sortie validiste sur France 2 — Huffington Post  

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