Aller au contenu

Le référent handicap : pilier de l’inclusion en formation

Face aux exigences réglementaires et aux défis de l’inclusion, le référent handicap joue en 2026 un rôle central dans les organismes de formation. Il garantit l’accessibilité, accompagne les apprenants et impulse une démarche inclusive.

Un arbitre en chemise jaune siffle lors d'un match de football à Hanoi, au Vietnam.
Un arbitre en chemise jaune siffle lors d'un match de football à Hanoi, au Vietnam.
Anh Lee © Pexels

1. Un cadre renforcé et des obligations accrues

La fonction de référent handicap trouve ses racines dans la loi du 11 février 2005, qui pose le principe du droit à la compensation du handicap, y compris dans l’accès à la formation. 

 Avec la loi « Avenir professionnel » de 2018, deux évolutions majeures ont été introduites :

  • l’obligation de certification Qualiopi pour bénéficier des financements publics,

  • la désignation obligatoire d’un référent handicap dans les entités d’au moins 250 salariés, ce qui a renforcé la pression sur les organismes de formation pour nommer cette fonction même s’ils ne dépassent pas ce seuil. 

Le décret du 6 juin 2019 lie explicitement les exigences d’accessibilité au référentiel Qualiopi. Parmi les 32 indicateurs, 7 concernent directement le handicap, et l’indicateur 26 du critère 6 impose la nomination d’un référent handicap. 

En 2026, le cadre réglementaire continue de se renforcer, notamment en matière de discrimination et d’accessibilité numérique (avec les normes RGAA et les obligations européennes via l’Acte européen sur l’accessibilité). 

 

2. Missions essentielles du référent handicap

Le référent handicap est devenu un acteur polyvalent : garant de conformité, facilitateur d’inclusion, médiateur et interface entre plusieurs parties prenantes. Voici ses missions clés :

a) Sécuriser l’accessibilité physique et numérique

 Veiller à ce que les locaux, équipements, et plateformes en ligne soient accessibles : rampes, ascenseurs, signalétique adaptée, conformité RGAA pour les supports numériques. 

b) Accompagner les apprenants avec des solutions individualisées

Dès l’entrée en formation, analyser les besoins spécifiques de chaque apprenant, co-construire des aménagements, assurer le suivi tout au long du parcours. Les outils d’analyse, comme les grilles proposées par l’Agefiph, sont de plus en plus utilisés. 

c) Adapter les contenus pédagogiques

Collaborer avec les formateurs pour créer des supports accessibles (audio, transcription, formats alternatifs), adapter les méthodes d’enseignement et les modalités d’évaluation aux handicaps divers. 

d) Former et sensibiliser les équipes

Mettre en place des sessions de sensibilisation pour le personnel pédagogique, administratif et technique afin de déconstruire les préjugés et partager les bonnes pratiques inclusives. 

e) Coordonner les actions internes et externes

Faire le lien entre la direction, les équipes, les partenaires (Agefiph, MDPH, Cap Emploi, etc.), faciliter les démarches administratives des apprenants (reconnaissance du handicap, aides financières) et mutualiser les pratiques avec d’autres référents. 

f) Assurer veille réglementaire et conformité

Rester informé des évolutions législatives et réglementaires pour maintenir la conformité de l’organisme de formation, en particulier vis-à-vis du référentiel Qualiopi. 

3. Contraintes, défis et préconisations

Obstacles concrets

  • Reconnaissance institutionnelle limitée : le rôle du référent handicap peut manquer de légitimité interne, de temps dédié ou de budget, surtout dans les structures de taille modeste. 

  • Diversité des situations de handicap : Les handicaps « invisibles » (troubles DYS, maladies chroniques, troubles psychiques) sont souvent difficiles à identifier ou à dévoiler, ce qui rend l’accompagnement plus complexe. 

  • Ressources techniques et financières contraintes : adapter les locaux ou produire des supports multiformats exige des investissements que certaines structures ne peuvent pas mobiliser aisément  

  • Formation continue du personnel : le turn-over ou l’irrégularité de l’engagement des équipes rendent difficile l’établissement d’une culture inclusive stable. 

  • Charge administrative élevée : formalisation, archivage, audits Qualiopi, conformité réglementaire peuvent détourner le référent de ses missions de terrain. 

  • Coordination partenariale complexe : les différences territoriales, les délais administratifs ou la multiplicité des interlocuteurs compliquent la mise en place rapide de solutions. 

Pistes pour renforcer la fonction

  1. Renforcer la reconnaissance institutionnelle : attribuer officiellement un statut, du temps et des ressources budgétaires à la fonction.

  2. Constituer un réseau de référents : favoriser les échanges d’expériences entre structures, mutualiser les outils et bonnes pratiques.

  3. Former au long cours : instaurer des programmes de montée en compétences réguliers pour les équipes sur l’accessibilité, les méthodes inclusive et la diversité des handicaps.

  4. Investir dans les outils accessibles : prioriser les solutions numériques conformes RGAA, les supports multi-formats, les outils adaptatifs.

  5. Alléger la charge administrative : utiliser des outils de gestion, de suivi et d’archivage adaptés pour automatiser certaines démarches.

  6. Impliquer les apprenants : recueillir leurs retours, les associer aux choix d’aménagements et promouvoir leur participation dans l’élaboration des dispositifs.

En 2026, la fonction de référent handicap est bien plus qu’une obligation légale pour les organismes de formation : c’est un levier stratégique d’une formation professionnelle inclusive, capable de répondre à la diversité des profils d’apprenants tout en renforçant la qualité et la pertinence des parcours. Pour en savoir plus, consultez l’article original « Le rôle du référent handicap en organisme de formation en 2026 » sur Digiformag :

Le rôle du référent handicap en organisme de formation en 2026

Hashtags : #référentHandicap #inclusion #accessibilité #formation #Qualiopi #pédagogieInclusive #handicap #veilleRéglementaire #accompagnement #égalitéDesChances