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"Handicap et violence" sous la direction d'Albert Ciccone

Sous prétexte d'aide, d'accompagnement, d'intégration, de soin, les pratiques sociales et les liens aux sujets en situation de handicap peuvent être porteurs de violences non seulement manifestes mais souvent clandestines.

Comme dans toutes les relations humaines, la violence est mobilisée dans tous les liens autour des sujets atteints par le handicap. En quoi celle-ci est-elle inévitable, voire aux fondements des liens ? Quelle est la part inutile, évitable, désorganisatrice de la violence ?

Extrait : 
Comment peut-on penser la violence dans le rapport au handicap ? Quelles formes de violence, sur la scène de la réalité comme dans le fantasme, le handicap mobilise-t-il ? De quelles manières le handicap est-il ou fait-il violence ? Quels types de violence peut-il générer dans les relations intersubjectives ? Comment se différencient et s'articulent violence, agressivité, haine, dans la confrontation au handicap ? Telles sont les questions que le 8e colloque du SIICLHA (Lyon, 2013) a traitées, tout comme les auteurs de cet ouvrage.
Le handicap est violence dans la mesure où il touche les fondements narcissiques des sujets concernés, celui qui en est atteint comme ceux (l'entourage, les parents) qui le découvrent chez un enfant, un frère, une soeur. La personne atteinte de handicap est malgré elle porteuse d'une violence à l'égard de ses pairs, le handicap défiant la représentation de l'humain.
L'environnement humain et le regard social, par ailleurs, déterminent pour une part la «situation de handicap», ce qui peut représenter une forme de violence. L'entourage fait aussi violence car il est parfois envahi non seulement d'inquiétude mais aussi de haine. Cette dernière est liée pour partie à la peur de l'autre différent, et peut être revêtue de commisération ou s'exprimer via une violence plus directe. Le sujet handicapé, vulnérable, est en outre plus qu'un autre susceptible de subir des maltraitances de la part des professionnels et des proches.
Le sujet atteint par le handicap peut aussi être acteur de violence. Un enfant règne parfois de façon omnipotente sur son entourage, empêché par la blessure et la culpabilité d'assurer des positions parentales structurantes. La violence peut infiltrer également les rapports entre sujets atteints de handicaps. Enfin, les professionnels qui s'occupent de leur vie quotidienne sont ou se sentent parfois violentés par les comportements des enfants, des adultes et des personnes âgées handicapés.
Ainsi, comme dans toute relation humaine, la violence est mobilisée dans tous les liens autour des sujets atteints par le handicap. En quoi celle-ci est-elle inévitable, voire aux fondements des liens ? En quoi est-elle liée au handicap, à ses effets ? Quelle est la part inutile, évitable, désorganisatrice de la violence ? Comment la reconnaître, sous ses différentes formes, la prendre en compte, la comprendre, y répondre ?
Les contributions qui suivent, chacune à leur manière, mettent au travail ces questions ou certaines d'entre elles, avec les différentes déclinaisons qu'elles impliquent.
L'ouvrage est organisé en trois parties. La première, «Des problématiques», regroupe des textes qui présentent des problématiques transversales concernant le handicap et la violence.

Détails de l'ouvrage :
  • Éditeur ‏ : ‎ Erès (27 novembre 2014)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 300 pages
  • ISBN-10 ‏ : ‎ 2749243114
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2749243115
  • Poids de l'article ‏ : ‎ 500 g
  • Dimensions ‏ : ‎ 16 x 2.3 x 24.5 cm