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France Senat : avant l'accessibilité, des fauteuils roulants ?

Faut-il d'abord des avions ou d'abord des aéroports? Faut-il implémenter l'accessibilité ou d'abord financer des fauteuils roulants ? Ceci est un faux débat car évidemment il faut les deux !

Question écrite n° 02948 de M. Jean Boyer (Haute-Loire - UDI-UC) publiée dans le JO Sénat du 08/11/2012 - page 2521

M. Jean Boyer appelle l'attention de Mme la ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion, sur la vraie prise en charge et la compensation pour nos personnes à mobilité réduite. Exiger l'accessibilité pour 2015 alors que l'État n'est pas capable d'assurer lui-même la prise en charge complète du handicap pour les personnes à mobilité réduite peut paraître fortement contestable. En effet, alors que la solidarité nationale n'intervient que très modestement pour le financement d'un fauteuil, l'adaptation d'un véhicule, il impose en tous points du territoire, et en particulier à des collectivités sans ressources, des normes draconiennes. Il ne sert à rien de construire des passerelles, des rampes d'accès si les personnes dépendantes ne peuvent financer leur moyen de locomotion, leur fauteuil et, en quelque sorte, leur part de liberté. Prisonniers de leur corps car leurs membres ne répondent plus, l'exigence de compensation du handicap, et de ce fait d'accessibilité, doit pouvoir s'exercer dans une vraie prise en charge du handicap. Faut-il construire l'accessibilité en tous points du territoire sans s'être préoccupé en premier lieu de la situation des principaux intéressés, concernés par la question de leur mobilité. Il demande au Gouvernement de quelle manière peut être améliorée la situation des personnes dépendantes. Il ne peut y avoir d'accessibilité sans compensation du handicap. Parallèlement à cet objectif indispensable pour notre société, il souhaite connaître de quelle manière une prise en charge effective peut-être envisagée de nature à permettre ensuite une exigence d'accessibilité sur tout le territoire, tout en sachant que la solidarité ne s'exprime pas de la même manière en zone urbaine qu'en zone rurale. C'est aussi la nécessité de prendre en compte la situation particulière des personnes en souffrance. En effet, personne ne réclame d'oasis humaines mais simplement les moyens de donner à chacune et à chacun l'occasion de vivre comme il le mérite. Personne ne demande de privilèges spécifiques mais simplement une parité afin de compenser les nombreux handicaps : dépendance, immobilisation, solitude, incapacités multiples…. Ils attendent d'être mieux compris et entendus.



En attente de réponse du Ministère chargé des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion.