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Encourager la dialyse à domicile, quand c’est possible

Plus de 11.000 personnes souffrent d’insuffisance rénale chronique en Belgique, dont 60% sont traités par dialyse. Alors qu’elle augmente la qualité de vie des patients et réduit les coûts du traitement, la dialyse à domicile reste encore très marginale.

Les Mutualités Libres souhaitent rappeler les avantages de la prise en charge à domicile et souligner par la même occasion que quand elle est médicalement possible, la greffe de rein reste le traitement de choix.

Communiqué de presse

Bruxelles, 11 mars 2013. Avec 11.000 patients répertoriés, la Belgique fait la course en tête en matière de prévalence de l’insuffisance rénale chronique, loin devant ses voisins européens (Allemagne exceptée). D’ici 2025, le nombre d’insuffisants rénaux chroniques dans notre pays devrait même doubler selon une projection des Mutualités Libres. A l’origine de cette croissance : le vieillissement de la population et l’augmentation du nombre de personnes à risque, à savoir celles atteintes de diabète de type 2 et de maladies cardio-vasculaires (hypertension artérielle surtout). A l’occasion de la Journée mondiale du rein, les Mutualités Libres ont analysé les données de leurs affiliés, avec plusieurs constats interpellants à la clé*.

- 10% de dialyses à domicile

Actuellement, 60% des patients qui souffrent d’insuffisance rénale sont traités par dialyse, à l’hôpital, en centre collectif ou à domicile. Grâce aux progrès enregistrés au niveau de la sécurité, de l’efficacité et de la facilité d’utilisation, les 4 techniques de dialyse existantes présentent aujourd’hui toutes la même efficacité clinique, quel que soit le lieu où elles sont pratiquées. Malgré ce constat, seule 1 dialyse sur 10 est pratiquée à domicile en Belgique alors que ce choix améliore sensiblement la qualité de vie du patient en lui permettant d’éviter les déplacements à l’hôpital et de garder une vie presque normale (possibilité de gérer ses séances de dialyse et de les adapter à ses activités quotidiennes). Cela peut s’expliquer par plusieurs facteurs : patients pour lesquels une prise en charge à domicile ne convient pas, modes de financement pas adaptés pour encourager la dialyse à domicile, patients encore mal ou pas informés des avantages de ce type de dialyse.

- A la maison, c’est moins cher !

En 2010, le KCE (Centre fédéral d’expertise) constatait que l’hémodialyse à l’hôpital reste la technique la plus utilisée en Belgique malgré son coût important. Ce constat est corroboré par les analyses des Mutualités Libres, qui montrent a contrario que les dialyses pratiquées à domicile permettent une économie en dépenses de dialyse de 40% pour les patients et de 30% pour l’assurance maladie. Un avantage non négligeable par ces temps de rationalisation des coûts.

- Encourager le don de rein

Quand c’est médicalement possible, la greffe de rein est le meilleur traitement en termes de résultats et de confort pour le patient. En outre, le traitement post-transplantation est moins lourd et moins onéreux que la dialyse. Après une greffe de rein, le coût annuel moyen d’un patient pour l’assurance maladie diminue en effet de 60 à 70% sur les 3-4 ans qui suivent l’année de la transplantation ! Malgré ce constat, seuls 40% des insuffisants rénaux chroniques belges vivent avec un rein transplanté et la liste d’attente pour un don d’organe est longue (4 ans et demi en moyenne en 2012).
Autre constat frappant : moins de 10% des reins transplantés dans notre pays en 2011 appartiennent à des donneurs vivants alors qu’en Allemagne, ce taux s’élève à plus de 25% et aux Pays-Bas, à plus de 50%. L’occasion pour les Mutualités Libres de plaider pour davantage de greffes rénales à partir de donneurs vivants, ce qui implique bien entendu de lever les obstacles à la donation vivante d’organes. Parmi ces obstacles, citons le manque d’information des receveurs potentiels et de leurs proches (un rein de qualité d’un donneur vivant sera fonctionnel plus longtemps, possibilité d’être greffé avant d’entrer en dialyse) et des donneurs puisque la donation vivante d’un rein n’altère en rien leur espérance et leur qualité de vie (1). Surtout, il importe de maintenir les droits sociaux des donneurs d’organes : remboursement intégral des frais médicaux pré- et post-opératoires, de l’hospitalisation, et compensations financières en cas d’arrêt de travail et de perte de revenus.

- Encourager le dépistage précoce

Enfin, les Mutualités Libres rappellent l’importance du dépistage précoce de l’insuffisance rénale auprès des personnes à risque, ainsi que d’une prise en charge précoce de la maladie. A ce titre, elles encouragent vivement les patients à entrer dans un trajet de soins (contrat visant à optimaliser la prise en charge du patient, par la collaboration entre médecins généraliste et spécialiste).


(1) Avis émis par l’Académie Royale de Médecine de Belgique (juillet 2012)

Plus d’infos :
Güngör Karakaya, service Etudes des Mutualités Libres
Gsm : 0476 86 20 67 ou gungor.karakaya@mloz.be

Source : Mutualités Libres