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Bisphénol A : un plastique qui pourrait contribuer au développement de l'autisme

Les plastiques, omniprésents dans notre quotidien, sont de plus en plus pointés du doigt pour leurs effets néfastes sur la santé.

Temps de lecture estimé : 5 minutes

L’Autisme : vers une compréhension plus fine

Les troubles du spectre autistique (TSA) sont désormais mieux diagnostiqués, ce qui a contribué à une augmentation des cas signalés. En Australie, par exemple, le diagnostic est passé d’un enfant sur 100 à un sur 70, tandis qu’aux États-Unis, il atteint un sur 36. Cette hausse ne s’explique pas seulement par une réelle augmentation des cas, mais surtout par une meilleure compréhension des TSA.

Cependant, les causes de ces troubles restent floues. Si les théories conspirationnistes blâment les vaccins, la recherche scientifique se concentre davantage sur l’impact de facteurs environnementaux pendant la grossesse. Des chercheurs australiens du Florey Institute of Neuroscience and Mental Health de Melbourne ont exploré l’influence des plastiques sur le développement cérébral, et en particulier celle du bisphénol A (BPA), un composant fréquemment présent dans les emballages alimentaires.

Le Bisphénol A : une hormone détournée

Le bisphénol A est utilisé depuis des décennies dans la fabrication de plastiques, notamment pour les contenants alimentaires. Ce composé chimique est déjà connu pour imiter l’hormone œstrogène, perturbant ainsi des processus biologiques comme le développement fœtal, la réparation cellulaire et la reproduction.

Les recherches menées par l’équipe australienne montrent que le BPA pourrait également jouer un rôle dans le développement des TSA chez les garçons. Le BPA semble interférer avec l’enzyme aromatase, qui convertit certaines hormones sexuelles en neuroœstrogènes, indispensables au développement cérébral des fœtus masculins. Cette perturbation pourrait expliquer pourquoi les garçons sont plus souvent diagnostiqués avec des TSA que les filles.

Des résultats préoccupants

Les chercheuses ont observé que les mères ayant des niveaux élevés de BPA dans leurs urines en fin de grossesse donnaient naissance à des garçons présentant un risque accru de développer des symptômes autistiques. Ces enfants avaient 3,5 fois plus de chances de manifester des signes de TSA à l’âge de deux ans et un risque six fois plus élevé d’être diagnostiqués avec un TSA confirmé à l’âge de 11 ans.

Cette étude, publiée dans Nature Communications, met en lumière un possible mécanisme biologique reliant l’autisme à l’exposition au BPA. Toutefois, ces conclusions sont controversées, car une partie des tests a été réalisée sur des souris, via des injections de BPA sous la peau, un mode d’exposition différent de celui des humains, principalement par ingestion.

Perspectives et précautions

Bien que ces résultats soient encore à confirmer, ils ouvrent la voie à de nouvelles recherches sur l’impact des plastiques pendant la grossesse. Le lien entre génétique, environnement prénatal et expositions chimiques semble devenir une piste centrale pour comprendre l’apparition des TSA. Le débat reste ouvert, et ces données devront être confrontées à d’autres études pour affiner la compréhension des interactions complexes menant aux troubles autistiques.

 

Alors que les plastiques continuent d’envahir notre quotidien, leur influence sur la santé, notamment en ce qui concerne les troubles du spectre autistique, mérite d’être étudiée de plus près. La recherche sur le bisphénol A ouvre des perspectives sur l'importance de limiter l'exposition aux substances chimiques durant la grossesse pour protéger le développement cognitif des enfants.


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