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Incompréhension et besoin de sensibilisation - témoignages chez UNIA

Le 3 décembre 2019, Journée internationale des personnes handicapées, Unia lançait une consultation afin de donner la parole aux personnes handicapées sur 10 grands thèmes. Pas d’améliorations majeures dans la vie des personnes en situation de handicap...

Bon nombre de personnes handicapées se heurtent à une incompréhension et à un manque d’ouverture de la part d’autres personnes lorsqu’elles veulent entamer une relation. Le handicap, et tout ce qu’il peut ou non entraîner, fait l’objet d’une image négative qui peut rebuter des partenaires potentiels. Même les parents et amis n’échappent pas à des stéréotypes tenaces sur les relations affectives des personnes handicapées. Une sensibilisation est nécessaire pour s’attaquer à ces stéréotypes.

Dans les institutions aussi, les relations et la vie sexuelle des personnes handicapées sont encore parfois un tabou. Ces institutions, ainsi que les services publics pour personnes handicapées, doivent être sensibilisés et tenir compte des besoins en matière de relations et d’amitié. Comme n’importe qui d’autre, les personnes handicapées ont des désirs affectifs et sexuels et doivent avoir l’occasion et les moyens de les exprimer.

« J’ai une très belle relation, de manière très inattendue. Mais il n’est pas évident d’avoir des rendez-vous amoureux quand on a un handicap. On ne peut pas cacher le fait qu’on a un handicap et ça rebute les gens. C’est tout de suite un obstacle. Beaucoup de choses peuvent encore être faites pour rendre plus positive l’image des personnes handicapées, pour montrer qu’elles ne sont pas bizarres, qu’elles sont différentes mais que ce sont surtout des personnes ordinaires qui font, sentent, pensent... les mêmes choses que les personnes valides. Une question d’image, donc. » *

« Dès que les gens apprennent qu’on a une maladie ou un handicap, ils décrochent totalement. Pour la sexualité, on vous renvoie à des ‘travailleuses du sexe’, autrement dit des prostituées. Comme si quelqu’un qui a un handicap ou une maladie était seulement obsédée par le sexe. » *

« J’ai heureusement rencontré un homme gentil qui m’a énormément soutenue quand je suis tombée malade. Comme j’ai des tendances psychotiques, cela n’allait pas de soi. » *

« Difficulté de rencontrer qui on veut, quand on veut, où on veut. Même avec un très lourd handicap, tout est possible mais tout ne dépend pas uniquement de moi. Or, la société civile, sur ce plan-là, a une éducation insuffisante et est bourrée de stéréotypes sclérosants. En principe, les personnes en situation de handicap devraient avoir les mêmes chances que les autres dans leur vie affective et sexuelle. Il y a une insuffisance de formation sur ce sujet. L'accompagnement sexuel doit être aussi résolu mais le chemin est encore long. On est encore loin de rencontrer des couples valide-handicapé. »

« Les handicapés sont aussi des êtres sexuels. Cependant, nous sommes traités comme si nous devions être stérilisés ou séparés de la société afin d'empêcher notre ‘mauvaise génétique’ de se propager. »

« C’est en grande partie encore un tabou, dans l’institution où je réside, nous ne pouvons même pas nous faire des caresses. » *

« Dans les centres résidentiels ils préfèrent nous gaver des médicaments pour stopper tout désir sexuel plutôt que les aiguiller et accompagner les familles ! »

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1 144 personnes en situation de handicap y ont répondu. Un an après le lancement de la consultation UNIA dévoile les résultats. 

Voici le rapport… ICI