Aller au contenu

Handicap, identité sexuée et vie sexuelle

Quel travail psychique le handicap impose-t-il à la construction identitaire, à la représentation de soi, à l'intégration de la différence des sexes ? La symbolisation du masculin et du féminin est-elle affectée par le handicap et de quelle manière ? Comment l'identité sexuelle se déploie-t-elle à l'adolescence, chez le sujet vieillissant ? Quelle place la sexualité génitale prend-elle chez l'adolescent, l'adulte confronté au handicap ? Quelles questions le handicap pose-t-il au sein de la vie de couple ? Comment et dans quelles conditions la sexualité peut-elle être accompagnée dans les situations de handicap ? Qu'en est-il du désir de parentalité chez le sujet affecté par le handicap ?

Dans cet ouvrage, issu de travaux du quatrième séminaire interuniversitaire international sur la clinique du handicap (SIICLHA), les auteurs abordent l'ensemble de ces questions qui se voient complexifiées par le regard social porté sur le handicap, sur la sexualité attachée au handicap, avec les fantasmes que de tels contextes mobilisent. Ils ouvrent des perspectives sociologiques, anthropologiques, historiques, philosophiques, éthiques et développent des approches cliniques singulières.

Cet ouvrage est le quatrième des livres issus des travaux du SIICLHA (Séminaire interuniversitaire international sur la clinique du handicap). Le SIICLHA est né de la rencontre de quelques universitaires et praticiens qui travaillent dans le champ du handicap, avec une approche clinique, psychanalytique ou psychodynamique, et qui ont eu envie de faire vivre et exister pleinement cette approche, de lui donner une consistance, en réunissant les chercheurs (étudiants et professionnels) et les praticiens qui travaillent dans le même sens, se reconnaissent dans les méthodologies cliniques. Cela est particulièrement important à l'heure actuelle où les recherches cliniques sont menacées, et où la recherche - bien au-delà du champ du handicap - est régulièrement sommée de s'aligner derrière une conception idéologique de la science, où seules les recherches quantitatives et expérimentales auraient droit de cité.

Nous avons aussi le souci d'articuler cette perspective clinique à d'autres points de vue, de faire dialoguer les méthodes cliniques et l'éclairage clinique avec différentes disciplines complémentaires en sciences humaines. La transversalité est un atout fertile pour explorer tout objet clinique, le handicap comme d'autres.

Une recherche clinique, par ailleurs, doit partir de la clinique, se nourrir d'elle, l'éclairer et être utile à la pratique clinique, aux praticiens. Les précédents ouvrages, tout comme celui-ci, rendent compte de cette exigence, d'autant plus importante à l'heure où les chercheurs en sciences humaines subissent des pressions pour faire des recherches sur un modèle scientiste, je le disais, adressées à une élite, une caste, et auxquelles les praticiens de terrain ne pourront que peu avoir accès. Une recherche clinique n'a de sens que si elle est au service de la clinique et des praticiens, de pratiques différentes (psychologiques, pédagogiques, éducatives et autres).